Malgré le fait que l’aide annoncée dans l’Accord sur la relance sécuritaire par les gouvernements fédéral et provinciaux a empêché des coupures de service, les transporteurs cherchent à nouveau des moyens pour compenser les pertes sans couper dans les services qui affecteraient le service reçu par les usagers.
Cette pandémie nous a démontré l’importance de s’assurer que les transporteurs peuvent se fier à des moyens de financement autres que ceux liés aux frais des usagers. Sans l’aide des différents paliers de gouvernement, les transporteurs devront couper drastiquement dans leur niveau de service.
Par exemple, dans la grande région métropolitaine de Montréal, les quatre sociétés de transport vont accumuler un déficit estimé entre 716 et 936 millions de dollars d'ici 2024. L’Autorité régionale de transport métropolitain, l’organisme chargé de planifier, organiser, financer et faire la promotion du transport collectif de la région, aurait élaboré une proposition pour son conseil d'administration prévoyant que les quatre agences de transport en commun devront réduire leur service pour combler le déficit projeté. Cela se traduirait par des coupures de service de 2% ainsi qu’une augmentation des tarifs de 4% annuellement de 2022 à 2024. Malheureusement, ce n’est pas tous les transporteurs qui ont pu éviter des coupures dans la dernière année. Tel est le cas de GO Transit, le transporteur chargé de desservir la grande région de Toronto et d'Hamilton. L’agence n’était pas éligible pour l’aide accordée aux agences municipales.
Un soutien permanent dédié à l’exploitation permettra aux services de transport en commun d’éviter le cycle de la décroissance dans lequel les agences, manquant de revenus, réduisent leur budget entraînant une réduction de services, une baisse d’achalandage et de revenus — résultant davantage de réductions.
Afin d’éviter cette situation catastrophique et continuer d’offrir des services fiables lors de la relance, le gouvernement devra s’engager à :
A. Fournir mensuellement 400 millions de dollars dédiés à l’exploitation du transport collectif afin que les services de transports puissent couvrir les pertes causées par la crise sanitaire ;
B. Établir un programme national de financement dédié à l’exploitation du transport en commun qui est stable, fiable et permanent ;
C. Rediriger les fonds actuellement alloués aux projets d’autoroutes et de pipelines vers des services respectueux du climat tels que les systèmes de transports collectifs afin d’assurer leur fiabilité et leur bon financement.